L'aventure se met en 4

Dans l’article sur Lunenburg, nous vous parlions de notre petite manie à vouloir courir les curiosités, en bons petits touristes, sans jamais reprendre notre souffle. Alors depuis quelques semaines, les choses ont changé. Nous y allons au petit trot. L’allure a d’ailleurs tellement bien diminué que notre départ pour l’Amérique du Sud est grosso modo repoussé d’un mois, enfin… pour l’instant. C’est décidé, nous verrons moins, mais mieux.

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Tout cela est très bien, mais… il y a quand même un grain de sable dans l’engrenage : la santé de notre porte-monnaie. Ceux qui ont visité un jour l’Amérique du Nord savent que les USA et le Canada sont gourmands en dollars. Un fait que nous ne pouvons, malheureusement, que vous confirmer. Et même si nous traversons d’anciennes contrées de chercheurs d’or, cela fait bien longtemps que les rivières sont vides de pépites. L’eldorado américain n’est plus et aux miracles, on n’y croit pas : ce fichu billet vert est un légume qui ne pousse pas bien vite, surtout lorsqu’on n’a pas de boulot pour l’arroser…

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Du coup, les parents consciencieux que nous sommes (mais vaut-il encore la peine de le préciser ?) se sentent parfois tiraillés entre deux axes carrément opposés. D’un côté, une petite voix nous dit : « Soyez raisonnables enfin, pensez au retour, vous avez deux enfants ! ». De l’autre : « Vous ne vivrez ça qu’une fois. Profitez pleinement. Quel beau cadeau vous offrez à vos enfants et à vous-mêmes. »

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Qui a dit un jour : « Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n’auras pas faites que par celles que tu auras faites » ? La phrase est jolie et sonne juste à nos oreilles. Alors, nous ouvrons grand nos yeux et croquons à pleines dents chaque journée.

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C’est accompagnés de ces questions existentielles que nous avons repris la route et laissé derrière nous le Cap Breton. Une bien belle étape.

 

Selon nos estimations précises et les approximations de Google Map, 2500 kilomètres nous séparaient de Montréal à ce moment du voyage. C’était le 19 septembre.

2500 kilomètres… tout un monde, pour nous, Helvètes, qui ronchonnons déjà à l’idée de s’embrayer un samedi matin sur l’autoroute A9, entre Aigle et Sierre. Combien de fois n’a-t-on pas pesté du côté de Leytron : « Mais qu’est-ce qu’il est long ce Valais ! »

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A l’échelle du Canada, 2500 kilomètres ? Une paille. Et quand on pense qu’il en faudra encore 5500 avant de toucher des doigts l’océan Pacifique. Ça en fait des litres d’essence et… de café au Tim Hortons, l’omniprésente chaîne nationale. Mais ça, c’est une autre histoire…

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Depuis le 19 septembre, donc, nous avons poursuivi notre petit bonhomme de chemin en traversant la province du Nouveau-Brunswick du sud au nord. Quatre heures de route en pleine forêt sans discontinuer. Tout le loisir de rêvasser en admirant le paysage, de piquer un petit roupillon après le dîner (eh oui, la sieste, c’est sacré pour Stéphane !) et de savourer l’agréable idée que nous formons une chouette famille.

 

En somme, et pour paraphraser Plastic Bertrand, ce monument de la chanson française, on ne peut pas mieux dire que : ça plane pour nous !

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Durant la semaine, Nathalie joue les équilibristes et assure l’école d’une main de maîtr…esse. Impeccable. C’est aussi sa main qui raccommode, colle, cloue et panse quand il s’agit de réparer du matériel ou de soigner un petit bobo.

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Arthur, lui, s’ouvre énormément à beaucoup de choses, notamment à l’alimentaire. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il préfère un gratin de fenouil à un morceau de bidoche, faut pas pousser, mais ce n’est plus jour de deuil à chaque fois qu’un légume se trouve dans son assiette. Curieux de tout, il a soif de comprendre et pose beaucoup de questions sur ce qui l’entoure.

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Pour Lætitia, nous n’étions pas inquiets avant de partir, mais nous nous demandions comment notre petite puce allait se débrouiller dans cette aventure, du haut de ses 6 ans et demi. Eh bien, même si ses copines de Belfaux lui manquent un peu, c’est avec une belle énergie et toujours une chansonnette au bout des lèvres qu’elle aborde chaque journée. Poupées et peluches jouent parfois les modèles et prennent la pause sur ses photos. C’est très amusant.

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Stéphane, quant à lui, fait de son mieux pour alimenter la petite famille et le blog. Préparer tout un repas sur une minuscule plaque de camping est un défi qu’il aime bien relever. Aux dires des enfants, ses tortellinis à la crème sont trop bons et son poulet au curry déchire. C’est bon signe et surtout ça permet de ne pas trop souvent céder au chant des sirènes mc donaldiennes. :-)

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Disons-le : pas une seconde, nous regrettons d’avoir osé prendre le large et de quitter notre maison. Il y a même parfois un peu de fierté en nous lorsqu’on pense à tout ça. Et qu’importe ce que nous réserve l’avenir, au moins, nous aurons su saisir cette chance…

 

 

La suite du parcours n’a pas été en reste avec un merveilleux mois d’octobre qui nous a d’abord bercé au rythme d’une Gaspésie teintée de belles couleurs d’automne. Cette région du Québec est animée par une grande énergie qu’elle semble trouver aussi bien dans les profondeurs de son fleuve et de ses forêts que dans l’âme de ses habitants. Et quel régal de parler avec un québécois ! L’accent chante, le verbe colore la phrase et l’humour n’est jamais bien loin. Délicieux.

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Il est évident que, dans un blog, nous ne pouvons pas raconter tout ce que nous vivons, mais on ne peut quitter la Gaspésie sans parler de celui qui aura mis à l’épreuve notre patience et galbé nos mollets de vieux suisses. L’orignal se sera finalement montré au moment où l’on s’y attendait le moins, en fin de journée, à 100 m. devant la voiture, au beau milieu de la route. Ébloui par la lumière des phares, il lui faudra quelques minutes pour retrouver ses esprits et disparaître dans les bois. Un beau moment.

 

Quelques jours plus tard, nous avons traversé le St-Laurent par le ferry ralliant Trois-Pistoles (rive sud) aux Escoumins (rive nord). Petit rorqual, marsouins et bélugas étaient au rendez-vous pour la plus grande joie des enfants. Mais la rencontre la plus étonnante aura été sur le bateau, avec Sabine. Travaillant pour la compagnie des traversiers, Sabine est une jurassienne établie au Canada. Il ne lui aura pas fallu bien longtemps pour reconnaître notre « léger » accent et entamer la conversation. « D’où venez-vous ? 

- D’un petit village, près de Fribourg.

- Ah, vous connaissez Belfaux ?

- Oui, on y habite !! »

 

Incroyable, Sabine connaît notre patelin ! Et ce n’est pas tout. Sa sœur a épousé un québécois et vit aussi au Canada. Avec leurs trois enfants, ils ont décidé de s’installer une année en Suisse justement à Belfaux. Et pour pousser le bouchon encore un peu plus loin, leur garçon, Sacha, se trouve dans la classe de Lætitia ! Si le monde n’est pas petit…

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La deuxième quinzaine d’octobre aura été une sorte de retour à la civilisation avec de beaux instants passés à Québec, Montréal, Toronto, puis, passage obligé, aux Chutes du Niagara.

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Mais trêve de bavardages maintenant. Pour terminer cet article, voici quelques impressions piquées sur le vif.

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A bientôt

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Nouveau-Brunswick et Gaspésie